En 2007, nous faisions une expérimentation d’encre électronique avec le journal Les Echos, et les premières maquettes furent réalisées sur un Sony Librié: son format permettait le rich media, et un podcast diffusait la voix de l’éditorialiste de la une. Il était possible de mêler les fonctions « avant/arrière » de l’hypertexte et « page précédente/suivante » du livre. Tout cela promettait des contenus de nouvelle génération combinant l’héritage du média classique et des fonctions numériques avancées (traitement des contenus pour malvoyants et atypiques, résumé progressif de l’ouvrage en cours de lecture, apparition de compléments dans la page, etc.).
L'expérimentation se passa plutôt bien, les abonnés et des marques contribuèrent largement au financement, mais il était sans doute un peu tôt. Nous avions dû produire un reader spécial, celui de Sony n'étant pas disponible pour ce genre de projet. La petite taille du dispositif, les limitations audio et le manque de 3G intégrée, entre autres choses, firent qu'il n'y eut pas de suite.
Puis Sony fit évoluer ses dispositifs, Amazon entra sur le marché, suivi par plusieurs autres.
La technologie d'affichage restait un avantage pour certains usages, en terme de transportabilité, d’annotation, de partage, par rapport au support classique, et de lisibilité, d’autonomie et de prix par rapport aux smartphones et tablettes. Mais une nouvelle alchimie du livre était encore à trouver, la gestion du format ePub sur reader, adopté par les éditeurs, offrait de trop faibles possibilités de mise en page et d’enrichissement. Et à moins de profiter d’un modèle économique et marketing multiple, tel celui d’Amazon ou de Rakuten, et encore, il était difficile de gagner de l’argent par la vente du seul reader.
Après des années de création de readers, Sony annonce qu’il ne prévoit pas de suite dans sa gamme grand public. C’est regrettable, ils figurent parmi les meilleurs.
Lorsque l’assistant personnel (PDA) de Sony, le Clié, fût arrêté en 2005, toute une communauté d’utilisateurs se sentit abandonnée, d’autant que ses caractéristiques étaient impressionnantes. Mais rapidement après, que restait-il de ce marché? Rien. Celui du mobile le remplaça, et Sony travaillait déjà avec Ericsson sur ce qui devait devenir l’un des smartphones les plus innovants, intégrant les fonctions des assistants personnels.
A l’instar du PDA, le mouvement de Sony annoncerait-il une nouvelle ère pour le livre en papier électronique?
Voir aussi Sony - Digital Paper, deux simples mots, mais le signal fort d'une rupture annoncée, et Sony Digital Paper A4, papier électronique et connaissance...
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