Excepté pour des applications spécifiques, comme la relecture de manuscrits, le monde du livre électronique recherche son alchimie. La vraie, celle qui s'est produite en 1501 pour le support classique et en 2001 pour la musique avec l'association iTunes/iPod.
Amazon est sur la voie, non d'une tablette générique (elle attendra Epson et Xerox, entre autres), mais d'une plate-forme adaptée à son métier: promotion de contenus et sans doute bientôt de tous ses produits; relation directe et service consommateurs; applications complémentaires (comme cette fantastique possibilité de lire gratuitement le premier chapitre de 200 000 ouvrages récents ou encore d'avoir les blogs spécialement composés); et la lecture dense.
Mais cette dernière fonction (la plus visible) n'est qu'une composante (10% ?) du modèle marketing et économique global d'Amazon. Elle est éventuellement nécessaire, mais ne suffirait pas à justifier l'ensemble, au vu du coût d'un tel système et de la qualité moyenne de l'expérience lecteur.
Toute la question est de savoir si le Kindle va tenir face aux applications de l'iPhone, d'Androïd et de futurs concurrents? Oui pour la fonction catalogue, consultation et boutique, peut-être non pour la lecture dense, mais quelle importance? Amazon a pris position dans ce marché en explosion latente, et L'iPod de toutes façons est au top de ses ventes.
3 commentaires:
Je sais que tu ne peux pas nous répondre, néanmoins, j'espère que Steve et Cupertino sont en effervescence et nous concoctent le reader attendu parce que l'iPhone/iPod ne sont pas ce qui se fait de mieux en matière de confort de lecture. Bien sûr, les applis sont là, mais l'écran est "picoscropique". Sur l'AppStore, trop peu de titre français (vérifié encore hier soir). Tant qu'à faire, autant prendre les parts de marché dans les mois à venir.
Ce qu'Apple a si brillamment réussi avec l'iPod puis l'iPhone a éveillé des soupçons en face, celui qui sortira le reader couleur, connecté wifi et si possible en technologie OLED, remportera la mise... à mon humble avis !
Merci pour cette analyse.
1) Heu c'est quoi la lecture dense ?
2) L'alchimie de 1501, depuis un certain temps déjà je me dis que Gutenberg et Aldo, puisque c'est de lui dont il s'agit, ont appauvri le livre (c'est la réaction d'un néophite dans le domaine). La massification du livre est allée de pair avec une perte de qualité et de beauté. Cette réflexion était aussi celle de Léonard (présent à Venise quand votre livre fétiche a été publié (1499)) et je la partage pleinement comme auteur hypermédia.
1) La lecture dense est atteinte lorsque rien ne vient perturber la concentration du cerveau sur cette seule fonction, pendant des heures. Il est démontré qu'elle est possible sur papier électronique, pas sur écran rétro éclairé avec une ergonomie d'ordinateur.
2) La massification, oui, mais elle est bien postérieure à Aldo Manuzio. Les ouvrages d'Aldo à partir de 1501 (l'Hypnerotomachia de 1499 est déjà un ouvrage imprimé somptueux, mais lui manque la petite taille, les nerfs intégrés au dos de couverture, les fers Alde, etc.) sont magnifiques.
Il faut relever le défi de faire mieux avec le numérique!
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