mercredi 28 janvier 2009

Forum Edition et Numérique, par Livres Hedbo

Sur le chemin de la dématérialisation du livre, il y a des signes qui ne trompent pas. Le récent forum Livres Hebdo consacré à l'Edition et le Numérique en est un. Avec plus de 400 participants, une retransmission a été nécessaire dans une salle supplémentaire.

Les présentations de la première partie de cette matinée étaient focalisées sur la promotion des éditeurs et des ouvrages adaptée à l'Internet, avec des conclusions nuancées sur son intérêt par rapport aux médias traditionnels. Elles ne couvraient pas les nouveaux modèles inversés. Ceux qui consistent à attirer plutôt que pousser, et à favoriser les relations entre individus (lecteurs, auteurs ou acteurs de la chaîne du livre) qui ont des intérêts communs; ou les approches qui mettent en interaction les blogs, les réseaux sociaux, et la nouvelle donne des dispositifs comme l'iPhone.

En deuxième partie, Didier Borg, de Casterman, a présenté son label (KSTR), géré directement par lui, pour toucher par l'Internet une nouvelle communauté d'auteurs et de lecteurs de BD. Philippe Gloagen et Nathalie Pujo, pour le Guide du Routard ont démontré, par un site intégrant de nombreux forums et différent de l'édition classique, qu'il faut adapter l'axe éditorial en fonction du support, et que le guide papier reste irremplaçable. L'approche de Guillaume de Lacoste Lareymondie d'Eyrolles a été la plus écoutée et applaudie, car la plus pragmatique. L'éditeur vend direct en ligne tout en respectant les libraires. Son témoignage était étayé d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs précis d'une stratégie gagnante: viser le marché existant, donc le PC et le PDF, pour les bibliothèques, les français de l'étranger, les professionnels nomades et les malvoyants; pas de DRM (sauf pour le marché de l'éducation) mais du marquage; du commerce sur Internet, pas seulement de la promotion; gérer bien les droits numériques, mettre soi-même la main à la pâte et avoir un personnel dédié; dimensionner l'investissement, avoir une offre conséquente, ne pas casser les prix, vendre des titres phares. Ainsi, Eyrolles atteint le CA moyen de l'une de ses librairies après huit mois de vente d'ebooks sur l'Internet.
Guillaume de Lacoste Lareymondie a écarté un peu radicalement le papier électronique (aucun intervenant n'a mentionné non plus les nouveaux modèles de l'iPhone), alors qu'il est temps pour beaucoup d'éditeurs de prendre position sur ces médias qui vont changer la donne.

Enfin Jérôme Vincent, d'ActuSF, a expliqué avec enthousiasme comment une communauté de lecteurs avait incité l'éditeur à la vente en ligne, entraînant progressivement une présence en librairie. Il ne manquait qu'un François Bon, Publie.net, représentatif des auteurs qui se sont organisés pour passer le cap de la dématérialisation du livre, intégrant ou motivant dans leur sillage de nouveaux éditeurs.

Erik Orsenna conclut le forum par un "pourquoi pas?" que personne ne contredit.

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