Sony fût le précurseur des dispositifs à base d'encre électronique en 2004, avec le Librié, l'un des readers les plus aboutis encore aujourd'hui. Piles remplaçables, haut-parleur, clavier, dictionnaire, récupération des flux RSS, format enrichi (nous avions édité une maquette du journal Les Echos incluant des podcasts audio dans la une). Etait-ce un moyen d'évaluer, avec un vrai produit, les conséquences sur les modèles éditoriaux et économiques de cette révolution de l'imprimé qui s'annonçait? Une forme de test de l'adoption ou du rejet d'un livre qui n'était plus en papier classique, des fonctionnalités et interfaces nécessaires? C'est possible, Sony avait appliqué une approche analogue pour l'Aibo.
Mais bien que l'affichage fût impressionnant, il était évident pour qui l'avait entre les mains que le dispositif ne servait pas à grand chose sans contenu spécialement formaté, sans catalogue d'ouvrages accessibles simplement. Le marché japonais bénéficiant d'outils alors plus pratiques, le téléphone mobile et la console Nintendo DS en tête, le Librié fût retiré, Sony laissant sa structure américaine développer son propre produit.
Les choses ont bien changé. Le "papier" électronique a fait des progrès considérables dans sa dernière mouture Pearl: vitesse d'affichage, possibilité d'écriture et de surlignage, prix (un reader vaut maintenant 100 euros contre 300 à l'époque). L'objet lui-même est devenu attractif, résistant, plus commode qu'une tablette et parfois que le livre classique. Surtout, les contenus sont disponibles à profusion dans une composition acceptable, et sans trop de contraintes pour les charger.
Le Japon sait profiter de toute technologie lorsqu'elle est pertinente. C'est devenu le cas de l'encre électronique pour le livre, et Sony s'associe avec l'opérateur KDDI, l'imprimeur Toppan Printing Co, et le premier quotidien japonais Asahi Shimbun pour lancer un service d'édition et de distribution autour de sa dernière gamme de readers.
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