mercredi 12 novembre 2008

Editions de l'Eclat - L'encre électronique est de l'encre

"Le lecteur de livres n’est pas dupe « d’une encre électronique qui n’est pas de l’encre et du papier électronique qui n’est pas du papier »".
Si cette phrase extraite d'un billet des Editions de l'Eclat est à prendre au premier degré, sans juger du fond de l'article et tout en partageant les réserves exprimées par l'auteur sur les readers génériques actuels, nous devons rectifier:
L'encre électronique porte bien son nom. Elle est composée de micro éléments, très proches de pigments, qui flottent dans du liquide ou dans l'air au lieu d'être déposés. Elle est plus écologique que l'encre traditionnelle et a été mise au point par des admirateurs de l'inventeur du livre moderne sans lequel il n'y aurait pas d'édition du tout. Elle permet des créations, compositions et modes de diffusion innovants, pour le plus grand bien des auteurs et des lecteurs. Quant aux "papiers", ils couvrent différents substrats dont certains sont très loin du support traditionnel car ils apportent des caractéristiques nouvelles comme la résistance à l'eau, l'audio ou la communication. Ils pourraient être organiques, mais il faudrait alors en démontrer l'intérêt.
L'encre électronique est une invention remarquable. Elle entraîne la première révolution de l'imprimé, source de nouvelles applications dans la diffusion et le partage de la connaissance. Et c'est une chance pour les acteurs de la chaîne du livre, car ses modèles économiques et techniques pourront être très proches de ceux du support traditionnel, et beaucoup plus simples à intégrer que ceux de l'Internet classique.

6 commentaires:

Marc-André Fournier a dit…

Non l'encre électronique n'est pas de l'encre, pas plus que mon clavier est un stylo, et les e-codex que je fabrique ne sont des livres. L'analogie nous conduit toujours dans le mur. Il faut assumer cette rupture et travailler encore et encore pour séduire le public en lui proposant un nouveau "produit" : l'oeuvre hypermédia. Quand un "lecteur" sera habitué à voyager entre les mots, les images fixes et animées , le son et la musique il ne reviendra pas vers le papier, vers le CD ou la K7. Son univers sera décloisonné, seule la nostalgie le poussera de temps en temps à revenir en arrière.

Bruno Rives a dit…

Un peu désolé d'insister, mais les composants de l'encre électronique sont on ne peut plus proches de pigments.
Mais mon propos n'est pas là. Je voulais juste signifier à Michel Valensi de laisser ce merveilleux support en dehors de ces polémiques. Il se trompe de cible.
Quant à l'hypermédia, cela dépend du projet éditorial, voir les ouvrages sur l'iPhone: Classics, de simples et belles pages, et Netter's Anatomy, "hyper" abouti.

Anonyme a dit…

«...Elle entraîne la première révolution de l'imprimé...»

Elle achève, plutôt, la Révolution Gutenberg, car le livre a toujours été par essence une entité mentale indépendante et non captive de son support matériel. Comme Kant nous le démontra à l'époque des Lumières.

J'en brosse un peu le portrait dans "Sur le Web", livre d'essais - commandable en ligne. Suivre mon lien pour de plus amples renseignements.

Gary Gaignon

Anonyme a dit…

À monsieur fournier, cet opuscule : "Qu'est-ce qu'un livre", Emmanuel Kant. Vous complèterez vos propres recherches bibliographiques, s'il vous plaît.

Ce bouquin est quelque part dans mes dizaines caisses de livres empilées dans mon placard de salon. J'appelle de tous mes voeux le designer industriel de génie (Steve Jobs?) qui va conférer enfin ses lettres de noblesse au papiel qui parachève enfin la Révolution Gutenberg en recréant le Livre du 21e siècle.

Bien entendu, il restera toujours les "Beaux Livres" sur papier glacés pour les collectionneurs de livre de papier de cellulose. Remarquez, il y a encore des vieux 33 tours qui circulent.

Bruno Rives a dit…

@ Gary Gaignon
Attention, Pi Cheng et sans doute quelques Coréens ont inventé et perfectionné l'imprimerie du 12ème au 15ème siècle. C'est Aldo Manuzio qui réussit l'alchimie du livre moderne à partir de 1480. Il semble que Gutenberg n'ait pas inventé grand chose. Il revint même à la xylographie à la fin de sa vie.
Vous avez raison, je devrais dire deuxième révolution de l'imprimé, ou première depuis l'invention du livre moderne.

Anonyme a dit…

Parachèvement du Livre en tant que tel (c'est toujours cet aspect qui m'a intéressé et à partir duquel je "théorisais"), dans sa nature même qui est spirituelle, donc toute d'ubiquité potentielle, voulais-je dire plus précisément, au lieu de le rattacher à une technique d'impression ou l'autre, sur tel ou tel support, peu importe. Car le papiel est imprimé au rouleau, n'est-ce pas? Il s'agit donc bien d'une sorte d'encre, mais qui reste fluide et électrisable entre deux feuilles très mince de polymère.