vendredi 31 octobre 2008

Apple, livre et encres électroniques

Apple ne peut que jouer un rôle crucial dans le développement du livre électronique de nouvelle génération. Les premiers Macintosh, avec un petit écran en teinte de gris ne nécessitant aucune accommodation des yeux par rapport au papier, affichant pour la première fois sur ordinateur des caractères lissés noirs sur fond blanc, et proposant des applications spécialement conçues pour les auteurs, comme Hypercard, ont été les machines de prédilection du monde de l'édition. Il suffit pour se le rappeler d'ouvrir le somptueux "Livre des polices".
L'évolution vers des ordinateurs plus complets et complexes a peut-être freiné le développement d'un marché de masse du livre électronique, mais ce n'était que temporaire. Le succès foudroyant de l'iPhone le démontre: des centaines de millions de contenus diffusés depuis quelques semaines et aussi divers que Le Monde à composition adaptée, un manuel interactif d'anatomie prodigieux, ou un cours de SVT mis au point par le professeur lui-même. Le Macbook Air, quant à lui, préfigure ce que sera l'encyclopédie du futur.

Quelle est la place des dispositifs à base d'encres électroniques?

Pour de nombreuses raisons physiologiques (la lecture dense n'est possible que sur papier, bien que le cerveau soit plus mis à contribution pendant une navigation Internet), énergétiques, écologiques, économiques (un Macbook Air coute 1700 euros), l'imprimé reste largement plébiscité. L'encre électronique lui apporte des caractéristiques uniques en le rendant réinscriptible, communicant, résistant, intelligent et personnalisable, de haute définition, avec des tailles de quelques millimètres à des mètres carrés.

Ainsi, les ingénieurs taïwanais et américains nous ayant démontré que toute l'électronique mobile deviendra à terme semi-flexible, il y aura d'un coté des dispositifs hybrides comme ceux d'Apple ou de Nintendo, et de l'autre de nouveaux objets de lecture et d'écriture très divers à base d'encres électroniques et de substrats variés.

Quel avenir alors pour les lecteurs génériques de livres électroniques, tel le Sony Reader? Nous en débattrons le le 14 novembre prochain aux Rencontres Tebaldo.

2 commentaires:

jeanlou bourgeon a dit…

Bonsoir Bruno,
Toujours depuis Quimper et lecteur assidu, tu le sais... Je signale aux lecteurs de ton blog une citation dans le dernier numéro hors série de Sciences et Avenir n°156 de novembre décembre 08.
Pages 28 et 29, consacrées au livre électronique et une présentation des acteurs / systèmes sur le marché. En marge, bas de page 29 (29 = Finistère...), ton blog est référencé. Ce numéro est EXCEPTIONNEL car il passe en revue le numérique dans son intégralité : internet, téléphones, appareils photos, téléviseurs, baladeus. Là encore, force est de constater qu'Apple est bien présent et comme tu le fais à juste titre remarquer, Apple n'était pas présent dans le secteur de la téléphonie il y a 20 mois. Je me permets de rajouter une précision d'importance : c'est le seul constructeur qui ne présente qu'un modèle... 2,2% de part de marché avec un seul modèle (pour le 3e trimetre 2008), il convient d'admettre que c'est une prouesse inouïe...
Aparté perso pour Bruno : je peaufine les derniers paragraphes de mon projet web 2.0 ces jours-ci. Tes conseils me seront précieux.
Amitiés.
Jean-Lou

Anonyme a dit…

Référence utile :

La bataille de l'imprimé à l'ère du papier électronique

Ouvrage collectif sous la direction d'Éric Le Ray et Jean-Paul Lafrance
Presses de l'Université de Montréal
Montréal, 2008, 264 pages