samedi 18 juillet 2009

ePub et le livre électronique, la prudence est de mise...

“Le format ePub semble en voie de s’imposer comme le nouveau standard de livre électronique”, lit-on ça et là.
Pourtant, ePub n'est pas le format choisi par Google (HTML5 à priori), ni Apple (PDF, HTML5, et formats spécifiques), ni Nintendo, ni même Amazon pour Kindle e-paper et iPhone! Il n'est pas non plus le format des éditions enrichies (voir tout ce qui sort sur l'iPhone), qui nécessiteraient ePub+Flash (introduisant au passage de grandes difficultés d'indexation, de suivi de versions, et des impossibilités sur dispositifs légers, etc.).
L'idée même d'un standard pour le livre électronique est-elle fondée? Il n'y en a pas pour sa version papier, il n'y en a pas pour les documents numériques depuis leur origine (MP3, RTF, Txt, PDF, ePub, QuickTime, Keynote,...).
ePub sera peut-être, à l'instar du PDF, un format qui compte parmi d'autres (mais Adobe met aussi en avant également une alternative, le PDF recomposable), mais on ne peut penser raisonnablement qu'il s'imposera comme le nouveau standard de livre électronique. La prudence est de mise..

4 commentaires:

jeanlou bourgeon a dit…

Merci de de cet éclairage avisé. C'est vrai, c'est la jungle... Pour autant, ceci n'empêche pas le modèle de progresser notamment avec —et cela se confirme par la plate-forme que les auteurs semblent privilégier— une préférence pour l'iPhone.

Récemment en contact avec un jeune auteur, Gwen Català (http://bit.ly/gbHiw) qui viendra nous parler de son expérience d'auteur à Ouessant le 21 août, j'ai découvert un auteur qui publie sur l'AppStore ET en papier "l'Indécis", 1,59 euro). C'est une tendance qui se profile : ne pas privilégier un média, mais les tenter tous.

En outre, Gwen initie une expérience intéressante, à l'instar de Matt Steward (http://www.thefrenchrev.com/ )
et publie 2 fois par jour des fractions d'"attrape-mots" qu'il publiera à partir de demain lundi 20 juillet, à 11 h 11 et 22 h 22 ; voir son site : http://web.me.com/tawan4gwen/My_TweetShow/Look.html

Marc-André Fournier a dit…

Bonjour,
Ces sigles ne sont rien en comparaison d'une œuvre dont il reste à définir ce qu'elle est. Qu'est-ce qu'un livrel ou un e-book ? Nous sommes au 21 ème siècle et personne ne pose réellement cette question. Je tente de fournir une réponse, mais je me sens bien seul, en tous cas en but avec les informaticiens qui nous pondent ce qui les arrangent.

Bruno Rives a dit…

Vous avez raison.
Pour une bonne partie de l'édition numérique, l'heure est à l'innovation ou la rupture dans la création, au choix de formats pertinents, à la modification de certains existants ou à l'invention de nouveaux, si l'oeuvre le nécessite.
Le risque, à prendre des formats inadaptés ou limités, est de produire des ouvrages médiocres. Le livre vaut mieux que cela.

Greg a dit…

Bonjour. Il semblerait que Sony vient d'annoncer qu'ils allaient convertir leur bibliothèque au format ePub, ce qui donnerait tout de même un certain poids à ce format après tout... (source http://www.clubic.com/actualite-293918-ebook-sony-prone-formats-ouverts.html)

A côté de ça, de mon point de vue de lecteur, j'ai bien apprécié le format rtf sur le Sony Reader (je possède le 505). Le pdf est bien également depuis la fonction reflow mais une version recomposable (je n'en n'ai pas encore vu) serait largement meilleure. Et je vois que vous parlez d'HTML5, qui effectivement pourrait être un format qui serait pratique.
De mon point de vue de professionnel, j'ai réalisé récemment l'édition d'une collection de 9 livres et avec le logiciel que j'utilisais, InDesign, leader de la mise en page, les deux seuls formats que je pouvais utiliser facilement pour convertir les ouvrages en ebooks étaient le pdf et l'ePub. Donc, si l'ePub est le format intégré dans les logiciels que les éditeurs utilisent, je pense qu'il finira bien en standard, à moins que les autres formats soient fournis en plugins.

Comme exemple, je citerais la récente guerre bluray/hddvd. J'avais prédit le gagnant de la même façon dès le début. Pour créer un HDDVD, le logiciel n'existait que sur Mac. Pour faire un bluray, il fallait la suite logicielle adobe, disponible sur Mac ou PC et largement utilisé par l'industrie. Donc le format priviligié par les professionnels fut logiquement celui qu'ils pouvaient sortir sans avoir à changer leur flux de travail.
Alors bien sûr ce n'est qu'une raison parmi d'autres, mais je pense qu'il ne faut pas oublier que les professionnels qui vont devoir faire ces livres vont devoir utiliser leurs logiciels, et qu'actuellement, il n'y a pas tant de formats que ça qui sont facilement supportés et donc souvent c'est la facilité qui l'emporte, hélas :)