Lors de l'émission de Laurent Goumarre, Minuit Dix, hier soir sur France Culture, le sujet de l'encre électronique a rapidement glissé sur son apport éventuel à la littérature.
Avant l'imprimé, plusieurs versions des textes co-existaient, suivant le contexte de l'écriture et la contribution des copistes, voire des lecteurs. Les oeuvres étaient souvent présentées et discutées en public. Par la suite, le droit d'auteur (apparu au 14ème siècle) et les contraintes économiques et techniques ont rapidement conduit l'édition vers la version unique, rarement révisée ou commentée.
Avec le papier électronique communicant, et l'ajout éventuel de la voix (qui avait diparu lors du passage à la forme imprimée), c'est le retour des variations de l'écrit, avec cette fois la possibilité de comparer. Et l'auteur peut présenter son oeuvre, sa position, qui évolue, le lecteur et le critique peuvent contribuer.
Juste après la fermeture des micros, l'un des participants a cité l'Eloge de la Variante, de Bernard Cerquiglini, comme piste de réflexion. Une simple recherche sur l'Internet montre si besoin en était les enjeux de la question.
Le podcast de l'émission est en ligne, le sujet de l'encre électronique y est abordé à la 36ème minute. Mais ce qui se dit avant illustre un premier intérêt qu'on pourrait trouver à cette évolution du papier: l'ajout, en complément des ouvrages, des nombreuses références mentionnées par les auteurs et que le lecteur lambda ne pourra connaître, l'avis des journalistes et des lecteurs, et le podcast de l'émission, bien sûr.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire